Qu'est-ce qu'un incubateur ?
Les incubateurs publics de la Région bruxelloise ont pour mission de soutenir le développement de l’entrepreneuriat innovant. Historiquement associés aux universités et aux hautes écoles, ils hébergeaient principalement des spin-offs issues de la recherche académique. Aujourd’hui, le concept du partenaire universitaire s’est élargi à l’écosystème entrepreneurial et ils accueillent dorénavant un éventail plus large de start-ups innovantes. Bien que les spin-offs universitaires ne représentent plus qu’environ 5 % des entreprises incubées, la proximité avec les milieux académiques reste un atout précieux. Elle permet aux jeunes entreprises d’accéder à des expertises de pointe, à des réseaux spécialisés et à des infrastructures partagées, dans un environnement propice à leur croissance. En offrant des espaces à des conditions financières avantageuses, les incubateurs aident ces start-ups à se structurer, à expérimenter et à se développer avant de devoir voler de leurs propres ailes.
Afin d'encourager cette évolution vers l'autonomie, l'incubateur offre à la jeune entreprise une série de recommandations en matière de développement technologique et stratégique (validation technologique, accumulation de capital, subventions et financement, etc.).
Liste des incubateurs publics présents à Bruxelles
Aujourd’hui la Région Bruxelloise compte quatre incubateurs, chacun avec une vocation particulière mais tous tournés vers l’innovation :
- EEBIC (Erasmus European Business and Innovation Center) - le premier incubateur public de la Région et l'incubateur multisectoriel à Bruxelles Ouest a été créé en 1992 en collaboration avec l’ULB. Il est situé sur le campus d’Erasme à Anderlecht dans un bâtiment passif qui a obtenu le label d’Entreprise éco-dynamique). Avec plus de trois décennies d'expérience, EEBIC a accompagné de nombreuses startups prometteuses, aujourd'hui devenues des succès.
Bien que multisectoriel, le caractère des projets doit cependant rester innovant;
- ICAB (Incubatiecentrum Arsenaal Brussel) créé début 2000 en collaboration avec la VUB et localisé à l’Arsenal à Etterbeek est spécialisé dans le secteur du digital, du numérique, de l’ICT et l’ingénierie. Il propose également un espace de co-working au sein de l’incubateur, via Beta Cowork ;
- BLSI (Brussels Life Science Incubator) créé en 2012 en collaboration avec l’UCLouvain et installé sur le campus de l’université à Woluwe est spécialisé dans les sciences de la vie et de la santé. L’incubateur propose des laboratoires, en plus des bureaux ;
- Greenbizz, le dernier né, en 2016, a été co-fondé avec Buildwise (anciennement la CSTC - Centre d’innovation du secteur de la construction) et se situe près de Tour & Taxis à Laeken. Spécialisé dans les projets durables, il met à disposition des bureaux ainsi que des ateliers de production. Il héberge également un fablab (Cityfab1).
Greenbizz est un bâtiment passif qui a obtenu 4 éco-labels (Entreprise éco-dynamique ; Green key ; bâtiment exemplaire ; Brussels health and safety)
Un large éventail de services
Concrètement, chacun de ces incubateurs offre aux startups incubées un large éventail de services.
- En premier lieu, l’accès systématique à un accompagnement de hub.brussels encadré par le.a responsable de l’incubateur.
- Ensuite, l’accès facilité pour toutes leurs startups incubées, à une palette d’acteurs régionaux, académiques et/ou de soutien à l’entrepreneuriat, privés ou publics. En effet, les responsables des incubateurs représentent le premier maillon de ce soutien régional auprès de leurs startups incubées, et peuvent les écouter, les conseiller, les rediriger.
- Enfin, un hébergement physique moderne dans des bureaux équipés des dernières innovations technologiques et des locaux dédiés aux activités privilégiées par la structure.
Par ailleurs, les équipes de gestion des incubateurs s’efforcent de donner aux startups l’opportunité de profiter de contacts stimulants avec des consœurs confrontées aux mêmes problématiques. Elles entretiennent et animent, en effet, l’écosystème au sein même de l’incubateur. Chaque incubateur prévoit un espace commun favorable aux rencontres informelles des entrepreneur·e·s. Les événements organisés permettent de formaliser ces moments d’échange. L’international n’est pas oublié : chaque fois qu’un événement s’organise à l’extérieur, les startups incubées concernées sont informées par hub.brussels.
Si chaque incubateur public est une structure indépendante, la collaboration entre les 4 incubateurs n’en est pas moins excellente, et s’est concrétisée par la création d’une marque commune : incubators.brussels.
Les conditions pour rejoindre un incubateur public
Pour intégrer l’un des quatre incubateurs publics bruxellois, il y a effectivement quelques conditions à remplir.
- En matière de sélection : le projet candidat doit être innovant, au niveau technologique, environnemental et/ou social. Il doit également répondre aux spécificités sectorielles de l’incubateur sollicité (voir les spécificités de chaque incubateur citées plus haut).
- En matière de statut et d’autonomie financière: les entreprises susceptibles de rejoindre l’un des incubateurs publics bruxellois sont en phase de démarrage, certes, mais doivent pouvoir démontrer un peu d’activité, posséder leur n° d’entreprise et déjà générer quelques revenus pour faire face au coût de l’hébergement, même si le tarif des incubateurs est concurrentiel, sous forme de forfait all inclusive. Il faut compter entre 25 et 30€/m²environ. À partir de 400€/mois, il est possible de disposer d’un bureau privatif de 2 ou 3 personnes (tout inclus).
Les voies d’entrée sont multiples: les conseiller.es de hub.info sont habilité·es à déceler le potentiel de certaines startups, mais les entrepreneur·ses intéressé.es peuvent aussi consulter les sites Internet et les réseaux sociaux puis contacter directement les responsables des incubateurs pour poser toutes les questions nécessaires et introduire leur candidature.
Pratiquement
Les startups incubées ne signent pas de bail avec l’incubateur mais plutôt une convention à durée indéterminée. Cette formule a été choisie pour des raisons de flexibilité. La politique des incubateurs est d’instaurer un modèle easy in-easy out. Les bureaux sont modulables et les surfaces peuvent s’adapter à l’évolution de l’entreprise. En général, la convention prévoit un délai de deux à trois mois de préavis en cas de départ.
L’idée à garder en tête est qu’on ne s’installe pas indéfiniment dans un incubateur public régional. On ne vient pas pour y rester. C’est un lieu de passage, au début du projet, pour permettre de limiter les risques inhérents à l’innovation, et pour mettre tous les partenaires nécessaires autour de la table pour soutenir ce projet. C’est une discussion continue entre responsable de l’incubateur et projets incubés.
Et une fois la décision de départ prise, l’entreprise n’est pas livrée à elle-même. Citydev, partenaire de la région, est alors impliqué et intervient pour accompagner l’entreprise sortante. Elle l’aide à trouver un nouvel hébergement pérenne et qui permette à l’activité de continuer.
Quelle différence avec les coworkings, centres d'entreprises ou incubateurs privés?
À la différence d’un coworking, les incubateurs ont l’innovation au cœur de leurs missions, et ont un lien fort avec le milieu académique ou de R&D. Or qui dit innovation, dit risque. Généralement, un incubateur privé investit dans les projets qu’il incube, impliquant un certain retour sur investissement à court/moyen terme de la part de ces projets. Les incubateurs publics viennent compléter cette offre privée. Ils jouent leur rôle de service public en permettant de soutenir des projets à plus hauts risques.
Un centre d’entreprises de son côté a pour mission de revitaliser le quartier dans lequel il est implanté. Son positionnement géographique est donc stratégique. Les centres d’entreprises travaillent en étroite collaboration avec les guichets d’économie locale pour accompagner les entreprises qu’ils hébergent. Leur mission diffère donc de celle des incubateurs publics même si certains présentent aussi des spécificités sectorielles, et s’ils travaillent en étroite collaboration avec tout l’écosystème entrepreneurial.
Enfin, il existe aussi des incubateurs ‘jeunes’ ou ‘pré-incubateurs’ privés ou publics tels que startLab.brussels, Start Lab ICHEC, EPHEC Entreprendre ou start it@KBC. Tous ont pour vocation d’accompagner des porteur·ses de projets désireux·ses de devenir entrepreneur·es et qui ne disposent pas encore de numéro d’entreprise.
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